Encelade, une lune de Saturne pourrait abriter de l’eau et peut-être la vie
WASHINGTON (AFP) – La sonde américaine Cassini a détecté des températures et des molécules organiques complexes attestant de la présence d’eau et de conditions de vie possibles sur Encelade, une des lunes de Saturne, selon la Nasa.
Le 12 mars, Cassini a décelé une forte densité de vapeur d’eau et des molécules organiques complexes, en survolant le pôle sud d’Encelade à quelque 50 km d’altitude, ont indiqué mercredi des responsables de l’Agence spatiale américaine.
La sonde est passée directement dans un gigantesque geyser de glace jaillissant de failles courant sur la surface gelée du pôle sud de cette lune de 505 km de diamètre. Elle a détecté des températures de -93 degrés Celsius, suffisamment élevées pour laisser penser que les températures sous la surface d’Encelade seraient compatibles avec la présence d’eau à l’état liquide, un des critères pour que la vie soit possible, a déclaré John Spencer, l’un des scientifiques de la mission.
« Cela signifie qu’il y a un niveau d’énergie important déployé à la surface dans cette région », a-t-il ajouté. « Il est tout à fait possible qu’il y ait de l’eau à l’état liquide pas loin sous la surface de ces failles », a-t-il dit.
« Nous voyons sur Encelade les trois ingrédients de base à l’origine de la vie », l’énergie, les composants organiques et l’eau, a poursuivi Larry Esposito de l’université du Colorado, qui travaille sur l’imagerie de Cassini.
Il s’agit du 1er des 4 vols de Cassini prévus cette année pour explorer ce geyser qui serait formé à 90% de cristaux de glace d’eau.
Une étude publiée le 7 février par la revue scientifique britannique Nature tendait à confirmer qu’Encelade pourrait receler de l’eau sous forme liquide dans son sous-sol dans la région du pôle Sud.
L’analyse des vitesses d’expulsion des différents éléments des geysers détectés par la sonde américaine Cassini à proximité de la zone surnommée « rayures de tigre », laisse entendre qu’une partie proviendrait d’eau, expliquait alors le principal auteur, Jurgen Schmidt, de l’Université de Postdam (Allemagne).
Une première étude avait conclu que ces geysers pouvaient s’expliquer par l’effet des marées auxquels est soumis ce petit corps glacé, de par sa proximité avec Saturne. Il faut qu’un océan subsiste sous la couche de glace qui recouvre Encelade, du moins dans la région du pôle Sud, pour faire bouger la croûte de glace, concluaient les chercheurs. Les résultats de la nouvelle étude « impliquent que de l’eau sous forme liquide existe » bien, selon les auteurs de l’article publié en février.
Lancée en 1997, Cassini-Huygens est la première mission spatiale consacrée à l’exploration de Saturne. Elle est menée par la Nasa, qui a réalisé le module orbital Cassini, et l’Agence spatiale européenne (ESA), fournisseur de la sonde Huygens qui s’est posée sur Titan, la plus grosse lune de Saturne.
Le vaisseau spatial s’était inséré en orbite de Saturne le 1er juillet 2004 après un périple de 7 ans et de 3,5 milliards de kilomètres.
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