La Nina, le Vortex Polaire sont en cause dans les différentes vagues de froid en Europe de l’ouest et sur des Etats Unis
Cet hiver 2020-2021 aura connu bien des sursauts hivernaux sur l’Europe de l’Ouest et le sud des Etats Unis. Nous n’avions plus l’habitude d’observer de telles chutes de neige en Espagne depuis 50 ans, ou simplement une vague de froid sur le nord de la France et le reste de l’Europe. El Nino avait bien aidé, avec le réchauffement climatique de nous provoquer des hivers sans hiver depuis 2012. L’Hiver était attendu en Amérique du Nord et il est finalement arrivé jusqu’en Floride et au Texas créant de fortes gelées, et les infrastructures ont durement été touchées.
La semaine du 10 février 2021, la France a été soumise à un conflit entre masse d’air polaire venue de l’Est de l’Europe et air océanique plus doux venu d’Atlantique. Entre les deux, des épisodes de neige/verglas parfois marqués se sont produits de la Bretagne au Centre-Est en passant par le Nord et le Nord-Est du pays. Parmi ces évènements, les régions allant du Centre-Ouest à la Bretagne ont connu un épisode majeur de pluies verglaçantes. Des accumulations de glace atteignant parfois 1cm d’épaisseur ont pu être relevées, notamment entre l’intérieur de la Bretagne et le Poitou.

Abondantes quantités de glace près de Quimperlé en début de journée du vendredi 12 février – credit : Sebastien Marjorie
En raison de chutes de neige historiques, les plus importantes depuis 1971 en Espagne, cinq régions du centre du pays, dont celle de Madrid, avaient été placées en alerte rouge, samedi 9 janvier. Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, avait par ailleurs annoncé que la tempête avait causé la mort de trois personnes. L’une des victimes est un homme retrouvé enseveli sous la neige à Zarzalejo, au nord-ouest de Madrid, a précisé son ministère. Toute la région de Madrid avait été paralysées.

© AP Photo / Manu Fernandez
En Allemagne, la neige a immobilisé certains pans entiers du pays qui a tourné au ralenti, lundi 8 février, avec des camions en panne sur des autoroutes bloquées, et des employés qui ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail. Les trains ont également subi des retards, et dans certaines villes, les habitants ont dû ruser pour se déplacer, comme par exemple en utilisant des skis.

Poids lourds bloqués près de Fulda en Allemagne. Credit KAI PFAFFENBACH/REUTERS
L’Acropole d’Athènes était recouverte mardi 16 février 2021 d’un manteau neigeux, offrant des images exceptionnelles pour la Grèce frappée par une vague de froid « sans précédent ». À Athènes, le Parthénon, célèbre site du Ve siècle avant notre ère, accroché au Rocher sacré dans le centre historique d’Athènes, était à peine perceptible mardi sous les denses averses de neige qui ont recouvert la capitale.

Des gens marchent dans la neige devant le temple du Parthénon au sommet de la colline de l’Acropole athénienne, à Athènes le 16 février 2021. – Aris Messinis – AFP
Jusqu’à -18°c au Texas, les états unis frappés par une vague de froid historique
Un vent de l’Arctique balaie les Etats-Unis et fait s’effondrer les températures même dans des Etats du Sud comme le Texas, particulièrement affecté par cette vague de froid historique.
Une vague de froid « sans précédent » balaie les Etats-Unis en ce début de semaine, avec un vent de l’Arctique qui fait s’effondrer les températures même dans des Etats du Sud comme le Texas, ont prévenu lundi les services météorologiques américains.
Pluies verglaçantes, chutes de neige, blizzard, un froid polaire s’abat depuis plusieurs jours sur le pays, de la côte Est à la côte Ouest. Et cette situation devrait encore perdurer dans les jours qui viennent.
Au moins 20 personnes sont décédées, certaines s’efforçant de trouver de la chaleur dans leurs maisons. Dans la région de Houston, une famille a succombé au monoxyde de carbone des gaz d’échappement des voitures dans leur garage; un autre a péri après que les flammes se soient propagées de leur cheminée.
Près de 3 millions de clients sont restés sans électricité mercredi au Texas, en Louisiane et au Mississippi, plus de 200000 de plus dans quatre États des Appalaches, et presque autant dans le nord-ouest du Pacifique, selon poweroutage.us, qui suit les rapports de panne des services publics.

RICARDO B. BRAZZIELL/AUSTIN AMERICAN-STATESMAN VIA AP

credit Extreme Weather World
Le vortex polaire est en cause, un système météorologique qui se maintient généralement sur l’Arctique, mais qui peut descendre sur des latitudes plus basses. Des scientifiques disent que le réchauffement climatique causé par les hommes est en partie responsable de cette descente polaire vers le sud qui pourrait être plus long et plus fréquent en intensité.
Cependant, c’est bien le contraire qui est observé depuis plusieurs années avec un vortex polaire plus centré sur le pôle. Le vortex polaire est notifié par un indice dénommé AO (Oscillation Arctique). Il y a quelques décennies, il était courant que l’AO puisse être en négatif décentralisé. Ce fut le cas dans les années 80 ou encore en février 2012. Ici l’AO pendant cet hiver qui a été exceptionnellement négatif :
Ce phénomène naturel peut être amplifié par un autre système dénommé Nina. La Nina pousse un courant froid dans l’océan pacifique. La Nina est un phénomène contraire à El Nino qui est un courant chaud. En 2015, un très fort El Nino avait poussé des eaux chaux chaudes dans le pacifique.
La Nina a longtemps été considérée comme peu influente sur l’Europe de l’Ouest. Ces changements dans l’emplacement des eaux océaniques chaudes et froides entraînent un déplacement des précipitations vers le Pacifique occidental, provoquant ainsi sur les zones telles que le nord-est de l’Australie et l’Indonésie à un risque de pluies plus fortes que la normale. Tandis que des régions de l’autre côté du Pacifique tropical, comme la Californie, pourraient être exposées au risque de sécheresse. La Niña peut même influencer le jet stream de l’Atlantique et le climat au Royaume-Uni et par extension en Europe.
Le professeur Adam Scaife, responsable des prévisions saisonnières au Met Office, a déclaré: «La Niña a un profond effet sur la météo à travers le monde, nous constatant même des impacts qui s’étendent à travers le Royaume-Uni et par extension sur l’Europe de l’ouest.
«À la fin de l’automne et au début de l’hiver, il favorise historiquement la haute pression dans le centre de l’Atlantique, ce qui empêche les systèmes météorologiques de l’Atlantique de fournir de l’air doux au Royaume-Uni et peut donc permettre aux conditions froides de s’intensifier. Cependant, à la fin de l’hiver, La Niña peut entraîner un déplacement du jet stream vers les pôles, augmentant les tempêtes et les fortes pluies, tout en apportant des conditions plus douces ».
À l’échelle mondiale, 2020 est restée sur la bonne voie pour être l’une des plus chaude jamais enregistrée. Bien que La Niña réduise historiquement les températures mondiales, on ne s’attend pas à ce qu’elle suffise à contrebalancer le changement climatique induit par l’homme, mais cela pourrait suffire à empêcher 2021 d’obtenir un nouveau record. L’affaire est à suivre…
sources : https://www.meteo-paris.com/ / https://www.ouest-france.fr/ / https://www.lavoixdunord.fr/ / https://www.france24.com/ / https://www.bfmtv.com/ / https://6abc.com/ / Extremweatherworldd / https://blog.metoffice.gov.uk/ /
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